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Photo du rédacteurDamien CUOQ

Histoire de l’aviation partie 2

La guerre de 39-45 a mis entre parenthèses le développement de l’aviation civile amorcé à la fin des années 30. La construction d’aéronefs à visée militaire a cependant permis des avancées qui vont être reprises pour faire commerce du transport de personnes. Le développement industriel et technologique d’une société comme Boeing qui a produit de gros bombardiers et avions de transport militaire explique sa réussite dans l’après-guerre dans la construction d’avion de transports de passagers. Cette époque d’extension commerciale sera accompagnée par un développement des services pour le vol et la sécurité.


La fin de la deuxième guerre mondial a été l'occasion pour les constructeurs de recycler leurs avions dans le domaine de l'aviation commerciale. Les avions de transport militaire ont rapidement trouvés des débouchés civils. Parallèlement Boeing met au profit sa chaine de production de bombardiers pour lancer des appareils commerciaux aux dimensions et aux performances alors inédites.


Mais peu de temps après la fin de la guerre le monde de l’aviation connait un grand bouleversement.


14 Octobre 1947 : Un mur du son bruyant


Pour comprendre cet exploit il faut tout d’abord comprendre ce qu’est “le mur du son”.

Le son se déplace dans l’air à, environ, 340 mètres par seconde soit 1 200 kilomètres à l’heure. Quand un avion vole, il comprime l’air autour de lui et émet des ondes sonores. Mais quand il atteint la vitesse du son, l’air est tellement comprimé qu’il se produit une onde de choc ! Quand l’avion vole à, au moins, 1 200 Km/h il fait un grand “bang” supersonique comme si il franchissait un mur, d’où l’expression inventée par les aviateurs “mur du son”.


Le 14 octobre 1947, lors du neuvième vol propulsé, "Chuck" Yeager fit monter son X-1 à 14300m et poussa son appareil. Après Mach 0,92 (Mach: du nom du physicien Ernst Mach; Mach1: la vitesse du son=1060 km/h en altitude), l'appareil se mit à vibrer et l'aiguille du mach-mètre à fluctuer pour se stabiliser à Mach 1,07 , soit 1126 km/h.

Au sol, dans la base du désert californien de Mojave, une forte détonation retentit. Pour la première fois, le mur du son venait d'être franchi. Pour autant, les américains ne pavoisèrent pas; le public ne fut pas informé. On entrait alors dans la guerre froide et les autorités militaires préférèrent ne pas ébruiter la nouvelle.


Si "Chuck" Yeager (qui a effectué, selon la légende, ce vol historique avec deux côtes cassées lors d'un chute de cheval la veille de l'exploit), a eu quelques sueurs froides, il ramena de son vol quantité de mesures en vol collectés par 300 kg d'instrumentation.


5 ans plus tard Roger Carpentier deviendra le premier pilote français à passer le mur du son en piqué sur un Dassault Mystère II.


14 mai 1954 : Le 707 de Boeing voit le jour


Pour répondre aux besoins nouveaux et futurs de l’aéronautique en pleine expansion dans les années 50, la marque Boeing annonce en 1952 la construction d'un Jet commercial. Le but était de concevoir un avion doté d'une autonomie lui permettant d'effectuer des vols transcontinentaux. Le 14 mai 1954, le prototype du 707 voit le jour sous l'appellation de Boeing 367-80 ou plus communément Dash 80. Mais c’est le Boeing 707-120 qui effectuera le premier vol commercial sous les couleurs de la Pan Am le 26 octobre 1958 entre New-York et Paris.

12 avril 1961 : un homme dans l’espace et dans la légende


En 1961 l’Union soviétique marque un point décisif face aux Américains dans la compétition et confrontation Est-Ouest pour la conquête spatiale.


En effet c’est en pleine guerre froide que l’URSS annonce à la radio qu’un dénommé Iouri Gagarine vient de devenir le premier humain à voyager dans l’espace.


Recruté à l’âge de 25 ans pour devenir cosmonaute, il correspond parfaitement aux exigences pour entrer dans le vaisseau spatial Vostok. En effet l’engin sphérique dispose d’un espace habitable très restreint, pour s’y insérer un homme ne doit pas mesurer plus de 1 mètre 70 centimètres et peser plus de 70 kilogrammes. Heureusement Youri Gagarine atteint 1 mètre 59 centimètres et pèse 69 kilogrammes.


Sa phrase, lancée lors du décollage du Vostok : « C’est parti! », fait partie de l’imaginaire en Russie.


Une autre raison rendant ce vol si légendaire est que cette fusée est, à l’origine, un missile balistique intercontinental, le R7 "semiorka" (ou petit 7, en français) reconverti en fusée !


Le vol spatial a duré 108 minutes et s'est déroulé sans problème technique. Après son retour sur Terre, Gagarine sera ramené à moscou et sera accueilli triomphalement par une foule de 100 000 personnes sur la place Rouge.

18 Octobre 1963 : un animal à moustaches dans l’espace


La France du général de Gaulle est à la traîne dans la course aux étoiles, et une petite démonstration de force serait la bienvenue. L'URSS et les Etats-Unis ont une sacrée longueur d'avance. Les deux grandes puissances ont déjà envoyé un homme dans l'espace : Iouri Gagarine, le 12 avril 1961, pour les Soviétiques, et John Glenn, le 20 février 1962, pour les Américains.


Pour ce vol, le choix du passager est fait, c’est un chat qui partira. En plus de faire partie des espèces les plus étudiées en neurophysiologie, l'animal est assez léger pour prendre place à bord de la fusée Véronique AGI n° 47 qui doit assurer le vol. L'engin spatial ne permet pas d'accueillir une bête imposante en plus des 57 kilos de matériel de télémesures qui seront embarqués.


Il ne reste qu’à trouver le bon chat ! Etonnamment calme, la chatte C341 se démarque grâce à ses excellents résultats. La petite boule de poils de 2,5 kilos a, de toute évidence, l'étoffe d'une héroïne. Elle est finalement choisie la veille du départ.

Celle que l’on nomme Félicette en référence à la BD “Félix le chat”, quitte le sol à 8h09 dans un nuage de fumée et de poussière. Après un peu plus de dix minutes de vol, dont cinq passées en impesanteur, l'astronaute à moustaches est finalement de retour sur le sol.


L'opération est un franc succès : Félicette est rentrée vivante et ses analyses sont incroyables !

Félicette sera euthanasiée deux mois après le lancement afin que les scientifiques puissent effectuer une nécropsie pour examiner son cerveau.


A Strasbourg (Bas-Rhin), l'Université internationale de l'espace (ISU) accueille depuis le 18 décembre 2019 une statue de bronze à son effigie, d'1,75 mètres. Elle trône dans le hall des pionniers de l'école strasbourgeoise, à côté du buste du cosmonaute russe Youri Gagarine.


1967 : un avion fusée assez rapide ...


Le North American X-15 était un avion fusée hypersonique expérimental de vol suborbital américain, construit dans le cadre d'un programme de recherche sur les vols à très haute vitesse et très haute altitude. Il établit les records de 7 272,68 km/h pour la vitesse le 3 Octobre 1967 et de 107,96 km pour l'altitude le 23 Août 1963.

En dépassant les 100KM d'altitude, le X-15 a franchi la ligne de Karman, à savoir la frontière officielle entre la Terre et l'espace...

1969 : le Concorde, le résultat d’une amitié franco-britannique


Après avoir dépassé le mur du son en 1947, l’enjeu des compagnies aériennes est de créer des avions supersoniques pour le transport de passagers.

Ce sont Sud-Aviation, à Toulouse, et British Aerospace, à Bristol, qui développent les recherches chacun de leur côté, à grand coup de financements publics.


Finalement, se rendant compte qu'ils n'y arriveraient pas isolément, les deux constructeurs décident d'unir leurs efforts. C'est ainsi que les gouvernements français et britannique signent le 29 novembre 1962 un accord qui jette les bases du projet Concorde.


Le 2 mars 1969 a lieu le vol d'essai du Concorde au-dessus de Toulouse, avec à ses commandes le pilote André Turcat.

Premier supersonique à vocation commerciale et non militaire, l'avion franco-anglais a réussi son examen de passage en franchissant la vitesse du son (340 mètres par seconde ou 1 224km/h), un exploit qu'un seul autre avion commercial est encore en mesure d'accomplir, il s'agit du Tupolev 144 qui est une copie du Concorde.



Nous parlerons, dans un dernier article, de l’ère moderne de l’aviation.

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